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Broder le costume d’un académicien – Première étape

Emmeline Prévôt, bien connue sur ce site pour ses nombreux modèles, travaille actuellement sur la broderie d’un costume destiné à un académicien des Beaux-Arts. Ce premier article se concentre sur la création du pantalon.

L’origine de cette commande particulière

Emmeline collabore parfois avec un tailleur spécialisé dans les costumes d’académiciens. Ayant déjà brodé le costume de Gérard Garouste (un travail de 500 heures), elle a été sollicitée pour un nouveau projet. Ce dernier concerne un plasticien qui sera prochainement installé à l’Académie des Beaux-Arts et qui souhaite un costume unique, avec des broderies réalistes et distinctives.

Les consignes traditionnelles

Les règlements, établis sous Napoléon Ier, imposent des guirlandes de feuilles d’olivier en quatre teintes de vert, symbolisant l’immortalité. Ces directives laissent cependant une grande liberté créative aux artistes. Initialement prévu pour fin avril, le projet est retardé à cause de la crise actuelle, et l’Institut de France est fermé jusqu’à nouvel ordre. Le nom du plasticien doit rester secret pour l’instant.

Le processus de création du pantalon

Le plasticien a lui-même conçu les motifs et sélectionné les couleurs. Contrairement à la tradition où les feuilles d’olivier sont bicolores, il a opté pour des teintes unies pour un réalisme accru. Emmeline a ensuite créé un échantillon pour aider le client à visualiser le projet.

Un ajustement majeur a été nécessaire : habituellement, les broderies sont réalisées sur des bandes qui sont ensuite cousues au pantalon fini. Cependant, les motifs choisis cette fois-ci nécessitent une broderie directement sur le pantalon. Le tailleur a donc décidé de supprimer les poches, généralement présentes. Après avoir pris les mesures du client et réalisé les coupes, il a fourni un tissu fin et fluide. Les broderies doivent être compactes et rigides, ce qui a poussé Emmeline à adapter des techniques de montage issues de la haute-couture. Incapable d’encoller le pantalon sur une toile, elle a fixé un organza par un bâti en diagonale, évitant toute tension excessive pour ne pas froncer le tissu. Les deux jambes ont été brodées en symétrie.

Techniques de broderie utilisées

Emmeline a utilisé le passé plat sur rembourrage de carte et de coton. Toutes les broderies sont faites à l’aiguille sur l’endroit du tissu, avec des aiguilles scientifiques, qui ne sont plus fabriquées (Emmeline possède un ancien stock). Ces aiguilles, affinées au niveau du chas, réduisent l’usure du fil. Elle a employé de la soie perlée du Ver à Soie pour les broderies.

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