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Les coiffes bigoudènes — confection

En Bretagne, une brodeuse passionnée a redécouvert les anciennes techniques pour confectionner les magnifiques coiffes traditionnelles, blanches et légères, typiques du pays Bigouden. Dans un précédent article, elle partageait son parcours personnel. Ici, elle nous guide à travers les différentes étapes de la broderie et de la confection de ces coiffes emblématiques. Bienvenue en pays Bigouden !

Recherches des motifs

Pour commencer, j’ai reproduit les coiffes de mes grands-mères. Ensuite, à la recherche de nouveaux modèles, j’ai fait du collectage autour de moi en utilisant des photocopies de coiffes et j’ai visité le Musée Bigouden.

Techniques ancestrales

Autrefois, les brodeuses observaient les plus belles coiffes lors de la messe, mémorisaient les motifs qui leur plaisaient, puis les recopiaient en rentrant chez elles, en modifiant ou en ajoutant des éléments. Aujourd’hui, je procède de manière similaire, mais avec les outils modernes disponibles. Au fil du temps, j’ai assimilé les motifs spécifiques à chaque époque et je les combine selon mes préférences, tout en ajoutant ma touche personnelle dans le respect de la tradition (notamment avec des motifs floraux arrangés selon certaines règles).

Confection des coiffes

Matériaux utilisés

Je brode toujours sur du coton, car les coiffes doivent être lavées et bouillies. Selon la période de la coiffe, j’utilise différents tissus :

  • Batiste (1890-1920)
  • Lino (années 1920)
  • Tulle (1890-1930)
  • Organdi suisse (coiffes de dernière mode : les plus hautes)

Pour la broderie, j’emploie du coton à broder DMC (n° 12, 16, 20, 25, 30, 35) et du cordonnet spécial (n° 100, 50, 30). Plus la coiffe est haute, plus les fils sont épais pour que l’amidon puisse bien adhérer.

Étapes de la broderie

1 – Préparation du dessin

Après avoir marqué le milieu vertical de ma feuille de calque, je dessine une demi-coiffe avec les motifs centraux. Je reporte ensuite ce côté en miroir de l’autre côté, assurant ainsi une parfaite symétrie des motifs pour éviter que la coiffe paraisse de travers.

2 – Création du support

Je fais une photocopie de mon calque que je pose sur un support en toile cirée ou papier peint type vinyle. Ensuite, je dispose le tulle ou l’organdi sur le papier. Les trois épaisseurs sont assemblées avec du fil à coudre, en utilisant de nombreux points avant pour éviter que le tissu ne glisse. Le support doit être à la fois rigide et souple pour permettre de rouler le travail à la main.

3 – Début de la broderie

Je commence la broderie en suivant les motifs par transparence. Je passe un fil de traçage (coton à broder) au point avant sur tous les contours des motifs, prenant très peu de tissu. Ce fil de traçage en surface donne du relief au point de bourdon lors des finitions. Ensuite, j’utilise du cordonnet spécial pour réaliser les araignées, barrettes, œillets bigoudens, etc., qui s’accrochent dans le fil de traçage. Le point de bourdon (ou feston sur la bordure de la coiffe) est utilisé pour toutes les finitions.

4 – Découpe des surfaces ajourées

Une fois la broderie terminée, je détache le tissu de son support et procède à la découpe des surfaces ajourées sur l’envers, en prenant soin de ne pas couper les motifs délicats.

5 – Montage de la coiffe

La coiffe est ensuite montée sur une petite bande de coton d’environ 40 cm sur 2 ou 3 cm, plissée très serrée pour atteindre environ 6 cm sur 2 ou 3 cm. Ce montage donne à la coiffe sa forme arrondie caractéristique.

6 – Blanchiment et amidonnage

Pour finir, la coiffe est blanchie et amidonnée avec un mélange d’amidon cru et cuit (amidon de blé, amidon de riz, paraffine, cire d’abeille, eau et bleu à linge), lui conférant sa rigidité et son éclat final.

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