Quand avez-vous commencez à broder ?
Quand j’étais jeune, je fabriquais mes vêtements. Puis, plus tard, alors que j’explorais avec le collage, la peinture et toutes sortes de matériaux, la broderie est venue à moi. Je me suis retrouvée à broder une photo et j’ai suivi ce cadeau. C’était complètement intuitif et je me suis laissée faire. J’ai réalisé que j’avais trouvé ma technique, celle qui permet à ma créativité de naitre naturellement. Quand je peints, je me juge sévèrement, mais avec la broderie beaucoup moins, je me sens libre !

J’ai vécu 12 ans à Londres où j’ai étudié la mode, la sculpture, la création de fleurs artificielles. Je suis curieuse de tout ce qui nous entoure, et je peux utiliser différents mediums pour m’exprimer.

Idée ou technique ?
Je pense que tout le monde peut apprendre une technique mais ce qui rend un artiste unique c’est sa capacité à réaliser ses idées, ses concepts. J’admire les gens qui possèdent parfaitement une technique, mais je ne peux pas les appeler « artistes » car ils n’expriment pas d’émotions dans leurs réalisations. Pour moi, une idée me vient puis la technique, le moyen de la faire exister arrive ensuite.

Quel media utilisez-vous ?
Pour l’art de la rue, j’utilise un papier épais. Ce n’est pas grave s’il est vite détruit, cela fait partie du concept. J’adore travailler sur le tissu aussi, il m’offre plus d’espace et de possibilités pour exprimer des émotions complexes que le papier. Celui-ci se déchire vite ! Mais j’aime les deux.

Votre processus créatif ?
Je suis très ouverte sur le monde, fascinée par l’histoire et nos différentes cultures. Quand quelque chose m’intéresse, je pars à sa recherche sur le net, je suis les liens qui viennent et je laisse mon esprit faire ses connexions. Puis une idée commence à émerger, Force, Egalité, Liberté, etc. avec une première image, une couleur ou une technique à utiliser pour faire naitre cette idée. Mais tout ceci est intuitif, je ne prépare rien à l’avance (sauf quand je travaille sur une commission). J’aime travailler assez vite. Je ne sais jamais ce qui va naître au final !

Le rôle de votre culture mexicaine ?
Toute ma vie est ma culture : je suis mexicaine mais j’ai vécu 12 ans à Londres, une ville très riche dans sa diversité. Tout me parle. Ce qui me fascine ce sont les ressemblances entre nos cultures, le fait que nous ayons tous des sentiments et le besoin de les exprimer. Oui, les couleurs vive du Mexique sont importantes pour moi, mais ce ne sont pas les seules.

Comment brodez-vous pour créer des connexions ?
A mes yeux, ce qui uni les gens ce sont leurs émotions. Elles sont éternelles et universelles. Nous pouvons tous nous y retrouver. C’est le lien le plus fort qui unisse les humains. J’essaie de montrer ça, notre humanité.

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