Natalie Dupuis a écrit une dissertation sur les différents points de couchure après avoir mené des recherches approfondies sur le terrain et avec l’aide d’une bibliographie abondante. Pour Le Temps de Broder, elle a accepté que son travail soit résumé et traduit.
Adaptation et traduction : Claire de Pourtalès
Introduction
En broderie d’or – l’une des plus belles techniques de la broderie fait main – on utilise très souvent le simple point de couchure (note de la traductrice – en Français il est appelé Point de Boulogne. Celui-ci sert à coucher un fil avec un autre fil. Le « Point de couchure » lui-même est un point décoratif brodé sur un motif déjà brodé, comme la nervure d’une feuille préalablement brodée au passé plat). Ce point, théoriquement facile à exécuter, demande en fait un œil exercé et une main ferme pour en apprécier l’extrême précision. Ce travail, abondamment illustré, donne une vue d’ensemble de l’utilisation de ce point depuis le Moyen-Âge jusqu’à nos jours. L’auteure espère que les lecteurs auront une meilleure connaissance des différentes techniques de couchure que sont la couchure invisible, la couchure en motifs, la couchure diaprée, l’or nué, la couchure italienne, la couchure de Damas, la couchure Vermicelle et toutes les variations contemporaines.

Points de Boulogne avec fil gris et rouge, sur un fil à coucher argent. Motif et broderie Natalie Dupuis, Canada, 2019 © Natalie Dupuis, 2019
Le point de Boulogne est connu depuis des siècles pour coucher les fils de métal sur un tissu. On retrouve des exemples d’utilisation très simple sur des tissus scythes du 1er siècle avant JC. On peut le définir ainsi : « une méthode de broderie qui consiste à créer un dessin à partir de plusieurs fils couchés sur un tissu et fixés par d’autres fils passant à travers le tissu. » Généralement, un, voire deux fils de métal sont posés sur le tissu et maintenus en place par une série de points qui peuvent être presque invisibles ou au contraire très évidents, qui peuvent être très réguliers ou pas du tout.
Les fils de métal sont à la fois précieux et fragiles. Ils s’abiment si on les passe dans le chas d’une aiguille ou à travers un tissu et il est dommage de gâcher ces précieux fils en les faisant passer à l’arrière du tissu. En utilisant un autre fil pour maintenir les fils métalliques, les brodeurs ont imaginé de nombreuses techniques pour mettre en valeur la brillance des métaux précieux.
Les techniques
La couchure invisible
C’est pendant ce qui est aujourd’hui connu comme l’Opus Anglicanum (1250-1350) que cette technique a donné les plus belles œuvres. Connue aussi sous les noms de couché rentré, point couché ou point retiré, elle assurait à celui qui portait un vêtement ainsi brodé une grande aisance. On retrouve cette technique également en France, en Sicile et en Italie. Les fils étaient très fins, tant ceux utilisés pour la broderie que les fils de tissage du tissu lui-même. La broderie se faisait sur du lin, de la soie, du velours et presque toujours doublé d’un tissu (calicot) pour soutenir le poids des fils de métal de la broderie.
Le fond était généralement recouvert de fils d’or verticaux ; les motifs étaient ensuite réalisés en couchant des fils d’or horizontalement pour plus de contraste. Les fils de couchure étaient souvent de la même épaisseur que les fils à coucher.
Exemple moderne utilisant la couchure invisible. Dessin et broderie Alison Cole (Australie, 2018) © Alison Cole, 2018

La technique consiste à coucher un fil de métal sur le tissu. Le fil de couchure est sorti à un endroit, passé par-dessus le fil de métal et replongé dans le même trou. On tire alors légèrement pour faire disparaitre le fil de couchure à l’arrière du tissu. Le fil de métal fait alors une minuscule boucle au dos du tissu ce qui va donner toute sa souplesse au travail. Cette technique assurait aussi une plus grande résistance à l’usure, puisque le fil de couchure était protégé à l’arrière du tissu. Les motifs apparaissent très clairement et l’effet devait être spectaculaire à la lumière des bougies.
Dans l’excellent catalogue English Medieval Embroidery : Opus Anglicanum (2016), vous pouvez voir quelques exemples de l’exposition du même nom au Victoria and Albert Museum de Londres.
Il est toujours possible de prendre rendez-vous avec les conservateurs de ce musée pour voir de près les pièces les plus remarquables (comme l’orfroi de Marnhull, T.31-1936) sur place. Des descriptions (en Anglais) se trouvent aussi sur le site du musée, avec l’outil Search The collections.

La couchure diaprée
L’origine du mot diaprée n’est pas très claire. Il semble que ce terme date de la dynastie Shang (Chine, 1766-1122 avant JC), quand les marchands de soie employaient le mot « diapron » pour désigner les tissus de soie tissés d’un motif géométrique, en forme de losange. Des fils d’or étaient utilisés. Des lignes diagonales étaient nettement visibles. La couchure diaprée reprend ce motif, mais en jouant sur l’illusion d’optique.
En Angleterre, au 14ème siècle, il était habituel de reprendre cette variation du losange mais avec la couchure invisible. Cependant, dès 1430, cette technique est abandonnée. Elle demandait tout simplement trop de temps. Les motifs géométriques sont ensuite réalisés en variant la densité des points de couchure, laissant de larges zones libres. Cette méthode a probablement été importée de France où on trouve des exemples de cette technique au 14ème siècle.
Orfroi Marnhull, galeries Moyen-Âge et Renaissance, Victoria and Albert Museum © Natalie Dupuis, 2019
Dans le catalogue (en Néerlandais) Middeleeuwse Borduurkunst uit de Nederlanden de 2015 (Leeflang et van Schooten) vous pouvez voir de magnifiques photos de ces types de couchures, en particulier pour la broderie de Belgique et des Pays-Bas.
Les motifs utilisés sont souvent regroupés dans des sous-catégories, comme Diamant, Chevrons, etc. On retrouve dans des cultures aussi éloignées que celles du Japon (Kogin) et de la Norvège (Smøyg) l’utilisation de la technique de couchure diaprée.
Jessica Grimm a récemment réalisé un superbe Saint Laurent dans cette technique. Elle donne aussi des cours.
Motifs de couchure diaprée traditionnels brodés par Natalie Dupuis, 2018-2019 © N. Dupuis, 2019


Chape de la Maison d’Henry VII, environ 1400. Galeries Moyen-Âge et Renaissance, Victoria and Albert Museum © Natalie Dupuis, 2018

Manteau de la Torah, 17ème siècle, réalisé aux Pays-Bas. Galeries Moyen-Âge et Renaissance, Victoria and Albert Museum (n°349-1870). Cette grande pièce a l’avantage de présenter plusieurs techniques de couchure (diaprée comme régulière) © Natalie Dupuis, 2018
La couchure en motifs
Cette technique répète un motif régulièrement, comme coucher des lignes diagonales allant dans une seule direction, coucher des lignes verticales les unes sur les autres, coucher les fils de métal diagonalement, coucher en spirale en créant des rayons, etc. Cette technique est souvent confondue avec la couchure diaprée, mais pour ceux qui savent faire attention, il y a bien une différence : l’une propose des motifs en losange, l’autre non.
Couchure en motifs dessinés et brodés par Natalie Dupuis, 2017-2019 © Natalie Dupuis, 2019

Or nué
La technique de l’or nué connue sous un grand nombre de noms comme la Broderie de Bourgogne, L’or nuancé, la broderie des Pays-Bas, l’Opus Florentinum ou le Lasurstickerei (en Allemagne) a son origine en Belgique au 15ème siècle. Cette technique utilisée pour les broderies ecclésiales flamandes sera ensuite reprise dans plusieurs pays européens, en particulier en Italie. Elle va éclipser les anciennes formes de broderie. Désormais, les artistes peuvent créer des nuances très subtiles, des effets d’ombres et de relief tout en laissant l’or des fils briller de mille feux… aux endroits voulus. Nous avons encore un ensemble complet de vêtements liturgiques, commandé par Philippe le Bon dans les années 1400. Il se trouve aujourd’hui en Autriche (Hofburg Palace). Les dessins ont probablement été inspirés par le travail des émailleurs, des miniaturistes et des peintres. Ces artistes utilisaient de la couleur sur un fond doré pour donner vie à des scènes religieuses figuratives.
L’or nué est une technique extrêmement précise et lente. Il faut souvent des années pour terminer une pièce. Plus les scènes sont détaillées, plus l’or nué les met en valeur.

Travail en cours, technique de l’or nué, dessiné et brodé par Natalie Dupuis (Canada), 2019 ©Natalie Dupuis, 2019

Concrètement, des fils de métal sont posé sur tout le tissu et couchés avec des fils (coton, soie) de couleurs. Les motifs apparaissent rang après rang. La variété des teintes est infinie. Ce qui est spécifique à cette technique ce sont ses motifs : ils sont toujours figuratifs. Il n’y a pas de rembourrage non plus. Pour plus de solidité, si toute la pièce doit être brodée en or nué, on utilise un tissu de lin. Si une seule portion doit porter cette technique, on peut utiliser un tissu de soie.
Les points sont également plus ou moins espacés pour révéler l’or du dessous, comme un peintre réalise un chiaroscuro. On peut jouer sur les différentes épaisseurs pour donner un effet de « gaufrure ».
Pour Saint-Aubin, dessinateur du 18ème siècle qui a écrit L’Art du Brodeur en 1770, l’or nué est une technique très difficile qui demande d’avoir constamment un grand nombre de fils à disposition, une grande patience et une grande habileté.
On peut peindre au préalable le tissu pour choisir plus facilement les couleurs à poser. Le renouveau de cette technique au 20ème siècle a été mené par Beryl Dean.
La Reine du Ciel, dessinée et brodée par Beryl Dean (Angleterre), 1983. Collection Elizabeth Elvin © Natalie Dupuis, 2018
La technique de l’or nué est souvent confondue avec d’autres techniques – assez similaires il faut l’avouer – qui couchent les fils métalliques avec des fils de couleur. Traditionnellement, l’or nué est brodé en lignes droites, horizontales ou verticales pour créer une image figurative. Toutes les autres techniques appartiennent à des sous-catégories. Il arrive souvent que dans des livres de référence ces techniques soient confondues. Nous allons détailler leurs différences ci-dessous.
Pour voir des images de haute qualité, je vous conseille de livre Le Trésor Brodé, catalogue du musée de la Cathédrale du Puy-en-Velay, et le catalogue mentionné ci-dessus en Néerlandais.

Trois œuvres provenant des archives de la Royal School of Needlework (RSN). En haut : modèle pour apprentissage (RSN 96) ; en bas Miss Briefing Time par Charlotte Bailey, étudiante en 2ème année, 2012 © Natalie Dupuis, 2018

Ecole dominicaine de Philosophie et de Théologie, Berkeley, Carlifornia – Dalmatique dominicaine (n°LT006) ©Natalie Dupuis, 2019
Le point d’ombre italien (Italian Shading)
Lors d’une rencontre avec Elizabeth Elvin, ancienne directrice de la Royal School of Needlwork, j’ai appris que ce terme avait été inventé par Beryl Dean pour qui chaque technique devait être bien différenciée.
Ce point suit le mouvement des motifs au lieu de travailler sur des lignes droites. Les brodeurs du 15ème siècle l’utilisaient déjà, comme le prouve de nombreux exemples conservés au Victoria and Albert Museum.
On retrouve cette technique dans des oeuvres de Ruth O’Leary, Becky Hogg et Helen McCook (Angleterre), Marie-Renée Otis (Canada), Sylvie Deschamps (France), Jo Dixie (Nouvelle Zealand) et Alison Cole (Australie), parmi d’autres.
Exemples de point d’ombre italien – En haut à gauche : Lest We Forget, coquelicot dessiné et brodé par Anna Scott (2016) ; en haut à droite : Colour Wheel, dessiné et brodé par Natalie Dupuis (2017) ; en bas à gauche : Peace Crowns the Sylvan Shade, dessiné et brodé par Mary Martin (2016) ; en bas à droite : Coiled Floret, dessiné et brodé par Mary Martin (2015) ©Anna Scott, 2016 ©Inspirations Studios, 2019 ; ©Mary Martin, 2016 et © Mary Martin, 2015


Exemple de couchure de Damas par Sarah Rakestraw (Angleterre), 2017 ©Sarah Rakestraw, 2017
La couchure de Damas
Cette méthode permet de coucher des fils métalliques pour former des motifs de boucle (larmes), en laissant de larges portions du tissu apparaitre. Cette technique est parfois confondue avec la couchure en vermicelle, ci-dessous.
La couchure en vermicelle
Ici comme pour la couchure de Damas, on cherche à créer un dessin avec le fil de métal. Mais si ce dessin est régulier avec la première technique, il doit être très irrégulier avec la seconde. Le fil est couché en suivant des tours et des détours (comme un petit ver se tordant).
La couchure italienne
Ici c’est le contour du motif, brodé de fils de métal, qui est couché, ce qui permet au dessin de mieux ressortir. Les motifs sont variés, figuratifs ou géométriques, répétés ou isolés.
Et l’avenir…
Les artistes contemporains ne se limitent pas à une seule technique et jouent avec toutes les possibilités, notamment en ajoutant des effets de relief. A voir les œuvres d’Elizabeth Rogers ou de Ruth O’Leary.
L’artiste canadienne Marie-Renée Otis a utilisé le dessin d’un tissu de soie damassée pour porter ses points de couchures. Le visage de la femme apparait clairement à travers le dessin tissé. La technique de l’or nué permet de garder le dessin de base tout en accentuant le motif du visage voulu par l’artiste.
Il se peut qu’à l’avenir nous voyons de plus en plus de ces intéressantes combinaisons de fils, plus de couchure en relief, etc. Il n’y a pas de limite avec ce simple point, si humble et pourtant si riche. A nous de créer maintenant.

Murmures et cris, dessiné et brodé par Marie-Renée Otis, 2010 © Natalie Dupuis, 2019

Photo de couverture – Exemple de points d’ombre italien) – RSN n°1791. Le Bon Pasteur, brodé par la RSN au début du 20ème siècle © Natalie Dupuis, 2018
Remerciements
Natalie Dupuis tient à remercier particulièrement l’Embroiderers Guild of America, la Royal School of Needlework et le Victoria and Albert Museum pour leur aide précieuse.
Bibliographie
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