Les magazines de broderie n’existaient pas encore, mais les « gentes dames » du 16ème siècle pouvaient trouver des livres – certainement très chers – contenant des dessins en noir et blanc, voir en couleurs comme ici. Ce livre a été publié (et probablement dessiné) par un certaine Lunardo Fero en 1559 à Venise. Ces dessins étaient destinés à être recopiés en broderie.
Toutes les petites filles devaient savoir broder et maitriser les points. Les livres de modèles n’offrent donc que des dessins, plutôt vagues, à suivre selon les points, les fils et les tissus disponibles à la brodeuse.

©Victoria and Albert Museum, London (E.1940:13-1909)
Ce livre contient des dizaines de modèles de broderie : motifs de fleurs stylisées et motifs ornementaux. Ici ou là se glisse un personnage, un animal.
Les dessins sont surtout inspirés des modèles classiques, mais on en trouve d’autres, influencés par l’Orient : après tout, Venise, la grande marchande, se situait entre l’Ouest et de l’Est.

©Victoria and Albert Museum, London (E.1940:25-1909, détail)
On peut voir ici des rameaux « habités » (avec des personnages ou des animaux). A droite, des enfants (chérubins ?) et un oiseau ; ci-dessus, un « grotesque » ou personnage imaginaire.

©Victoria and Albert Museum, London (E.1940:25-1909)

©Victoria and Albert Museum, London (E.1940:25-1909, détail)
L’ouvrage est dédicacé à la «vertueuse et noble» Elena Foscara. Les armes de cette famille se trouvent sur la dernière page, pouvant servir à la fois « comme marque de propriété et comme modèle pouvant être utilisé pour broder une grande variété de linges de maison ».

©Victoria and Albert Museum, London (E.1940:10-1909)
Les modèles sont dessinés à l’encre, puis peints à l’aquarelle. Tous les dessins sont destinés à être brodés en forme de frise, pouvant s’adapter à toutes les tailles et formes.

©Victoria and Albert Museum, London (E.1940:17-1909)
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