Généralités
A l’époque des Stuart, il était déjà courant de broder ensemble des fils métalliques et des fils de soie. Ce qui va changer ce sont les techniques. Le 17ème siècle anglais voit arriver une abondance de richesses et les fils d’or, d’argent ou de soie deviennent nettement plus accessibles. A cela s’ajoute un art de plus en plus expressif.

1600-1650, Angleterre – MET 64.101.1244

Les broderies deviennent sophistiquées, de nouveaux points sont inventés, les fils métalliques connaissent un grand développement dans leurs formes, leurs tailles, leurs associations avec d’autres fils. Les différentes surfaces créent des reflets variés et changeants, qui accentuent les couleurs de la soie. Les fils de métal pouvaient être tordus (en les entourant autour d’un support puis en retirant ce support), ou coupés en longues lanières plates. Parfois ils entouraient un cœur de soie, monochrome ou polychrome. Dans ce cas, les fils métalliques ne les recouvraient pas entièrement, pour que l’on puisse voir la soie à travers. Quand les fils métalliques étaient couchés, on utilisaient des fils blancs-jaunes pour l’or et blanc pour l’argent. On pouvait aussi créer des fils métalliques creux qui étaient brodés comme une perle, en passant le fil de soie à l’intérieur du fil métallique pour l’attacher au support brodé.

1625-1650, Angleterre – MET 28.220.5

On ajoutait enfin des sequins ronds ou en forme de larme. De par leur liberté de mouvement, ils offraient un autre effet brillant très apprécié alors. Souvent le trou pour fixer les sequins en forme de larme était volontairement décentré pour accentuer leur mouvement. Ils étaient souvent associés à la dentelle. Les sequins ronds étaient brodés avec des fils de soie ou maintenu avec un court brin de fil métallique.
La dentelle à l’aiguille étaient souvent utilisées pour les bords du vêtement et associée aux fils métalliques, quand elle n’était pas réalisée directement en métal.

1620-1640, Angleterre – MET 28.220.3
Le fond est orné de sequins de différentes formes pour ajouter de la brillance lors du mouvement.

Les gants
Les gants n’avaient pas seulement une raison pratique d’offrir un confort contre le froid ou la saleté, en particulier les gants hautement décorés comme ceux que nous voyons ici. Ils avaient d’abord un rôle symbolique important dans la société. Ils étaient fréquemment associés à l’amour et servaient de marque d’affection ou de fiançailles, un peu comme les bagues aujourd’hui. Ils étaient donc souvent décorés de motifs liés à l’amour, comme le cœur (flambant ou non), les oiseaux ou les cosses de petits pois.

Vers 1620, Angleterre – MET 64.101.1248
La couleur de ces gants est assez rare pour cette époque, mais les motifs sont courants : cosses de petits pois, fleurs, symboles associés à l’amour romantique.

Les gants pouvaient aussi être associés à l’honneur et à la loyauté et leur présence était importante sur les portraits qui circulaient entre les cours d’Europe. Donner un gant était un symbole très fort – un peu comme se donner soi-même.

1600-1650, Angleterre. MET 28.210.1
Les motifs de ces gants se retrouvent également sur les sacs, sacoches, poches de cette période. La délicatesse du travail montre que ces gants étaient plus symboliques que pratiques

L’œil simple dont émane des rais bleus et des larmes d’argent était aussi un symbole courant, ainsi que les pensées colorées ou le perroquet d’un vert brillant portant des perles sur ses ailes. Ces symboles étaient particulièrement appréciés par Élisabeth Ière et ont persisté pendant des décennies.
Les gants présentés ici datent de 1600 à 1650.

Vers 1600, Angleterre – MET 28.220.7
Le motif de l’œil qui pleure des larmes d’argent et les pensées colorées étaient les préférés d’Élisabeth 1ère.

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