A l’occasion d’une double exposition à Cedar Rapids (Iowa, USA, 12 avril au 9 octobre 2019), Alison Gowans a interviewé deux passionnées de la broderie Slovaque et Tchèque, une photographe et une collectionneuse. Résumé de l’article et traduction Le Temps de Broder

Monika Kluciarova est une photographe Slovaque. Élevée dans une famille de couturiers elle apprend l’art de la photographie avec son grand-père. A 31 ans, elle reçoit en cadeau une poupée portant une robe brodée de tradition Slovaque – une kroj (prononcez kroille). Elle avait déjà fait des photos de nouveau-nés et a décidé d’associer les deux thèmes. « J’ai un immense respect pour les couturiers et spécialement pour les brodeurs. Je sais le nombre d’heures que ces points demandent : c’est un travail long et difficile. » Peu à peu, elle commence à voir ces costumes non plus comme de magnifiques travaux d’aiguille, mais comme un sujet de photographie, offrant des motifs, des associations de couleurs, des effets uniques. « Je suis fière d’être née dans un pays où se crée toujours de telles œuvres de beauté. C’est pourquoi je voulais montrer la richesse de notre culture en parallèle avec l’innocence des nouveau-nés ». Il est aussi important pour elle que les spectateurs ressentent de l’émerveillement en voyant ses photos : « Je fais tout ce que je peux pour que les photos parlent non seulement du savoir-faire nécessaire à la réalisation de ces vêtements traditionnels minuscules mais aussi de la culture millénaire de mon petit pays niché au cœur de l’Europe.»

Helene Cincebeaux a passé sa vie a collectionner des vêtements et accessoires Tchèques et Slovaques, ses pays d’origine. « Avec ma mère j’ai visité plus de 2000 villages depuis 1969, pour acheter ces pièces uniques. Il nous est souvent arrivé de les trouver dans des greniers poussiéreux où vivaient des poules. Les vêtements folkloriques sont extrêmement variés d’un village à l’autre, démontrant des savoir-faire aussi bien en broderie, en pose de perles, en dentelle que dans l’utilisation des fils d’or et d’argent. »
« A l’époque, votre vêtement disait votre âge, si vous étiez marié ou pas, riche ou pauvre, jeune marié-e ou jeune mère, si vous veniez d’entrer au service militaire, si vous étiez veuf-ve. »
Le symbolisme des motifs employé est fascinant : « La déesse-mère apparait souvent entourée des symboles de fertilité et d’éternité. Parfois les brodeurs ne savent pas pourquoi ils utilisent tel ou tel motifs : « On a toujours fait ainsi! » Mes pièces préférées sont les « mini-moi », des vêtements pour nouveau-nés et pour les enfants. »
Photos – Monica Kluciarova – Il est possible de se procurer les photos de Monica: www.krojovanebabatka.sk

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