Une robe roumaine, un concours hollandais et une hippie au Danemark – histoire d’une robe brodée
(TRC 2020.3459)
Article du dr Gillian Vogelsang, 7 juillet 2020
Traduit avec son aimable autorisation par Claire de Pourtalès
Il y a quelques semaines, nous avons été contactés par Liesbeth Eymundsson au sujet d’une robe brodée que sa grand-mère, originaire de Oegstgeest (Pays-Bas) avait achetée en Roumanie dans les années 1930. Mme Eymundsson, dont le mari est islandais, nous offre également un châle qui appartenait à sa grand-mère. Les deux pièces nous sont arrivées ce matin et ont reçu les numéros TRC 2020.3459 et 2020.3460 dans notre catalogue.
Le châle est d’importation chinoise, un accessoire très populaire au début du 20ème siècle – toute une histoire en soit ! Mais comme la robe a une histoire peu commune, nous avons décidé de nous focaliser sur elle dans un premier temps.
Robe brodée roumaine des années 1930 © Textile Research Centre – Leiden
Détail de la ceinture © Textile Research Centre – Leiden
Cette robe est cousue dans un tissu de coton tissé assez souplement. Elle a ensuite été brodée avec des dessins géométriques à la fois au point de croix et à la dentelle à l’aiguille avec du fil de coton bleu. A l’origine, la ceinture blanche et bleue était séparée.
En 1955, cette grand-mère participe à une compétition de tricot organisée par le magazine hollandais Margriet. Elle tricote une robe gris-bleu inspirée de sa robe roumaine. A sa grande joie, elle gagna le concours !
A la fin des années 60 et au début des années 70 la mode est au Flower Power et ceux qu’on appelle Hippies choisissent de porter des vêtements exotiques. La sœur de Liesbeth Eymundsson, qui vivait alors au Danemark, décide de mettre la robe de sa grand-mère au goût du jour. Elle la coupe à la taille pour y fixer la ceinture, puis elle raccourci la robe. Heureusement, elle réalise un très long ourlet et préserve ainsi la broderie originale.
La robe revisitée © Textile Research Centre – Leiden
Détail © Textile Research Centre – Leiden
Ainsi nous avons une robe traditionnelle roumaine, la gagnante d’un concours de tricot et un vêtement porté par une jeune Hippie, tout ça autour d’un vêtement qui se retrouve aujourd’hui dans les collections du TRC.
Il serait encore magnifique de retrouver le numéro de Margriet de 1955 annonçant les détails du concours et le nom de la gagnante (avec une photo de sa robe) !
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