Biennale des Arts textiles contemporains, Avenches 2019 – Feedback

20/10/2019

Les Dessous d’Eloge du Fil

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Jour de pluie, gris et triste. Avenches à l’air désert… et pourtant non, de nombreux visiteurs, sous des parapluies colorés, circulent en se croisant comme un tissage humain entre les différents lieux d’expositions. Au-dessus de nos têtes, des tableaux de Dessous…
La 3ème Biennale des Arts textiles contemporains est organisée par Eloge du Fil.

Photos et Textes ©Claire de Pourtalès

Neuf artistes du fil sont venues d’Allemagne, de Belgique, de France et de Suisse pour exposer leurs oeuvres dans la petite cité romaine. On passe de l’église Sainte-Marie-Madeleine au caveau de l’Hôtel de Ville, d’une ancienne boucherie au Théâtre du Château pour terminer au Musée Romain. Les rues sont un peu grises, mais les oeuvres qui nous accueillent sont pleines de couleurs chaleureuses!

La Biennale nous fait aussi découvrir les arènes romaines
Arbor IV, Isabelle Wiessler

Il y a du patchwork et de la dentelle, des tissages et de la broderie. C’est surtout cette dernière qui nous intéresse sur Le Temps de Broder.C’est donc au Caveau que nous nous rendons pour découvrir quelques oeuvres d’Isabelle Wiessler. La broderie est une des techniques artistiques qu’elle utilise parmi d’autres. Elle a suivi des cours avec les fameuses Jan Beaney et Jean Littlejohn (voir notre Portrait), deux artistes anglaises qui sont passionnées de textile. Mais, si la nature est au centre de ses oeuvres comme chez les anglaises, elle est abordée avec une sensibilité tout autre. Un mur de pierres illuminé de fleurs jaunes, des vues automnales profondes et riches, des ciels vivants de possibles. Et partout il y a un dialogue avec la lumière, celle qui éclaire les profondeurs, et leur donne une dimension visuelle. Il y a un accord parfait entre les voûtes de pierres de cette salle souterraine et les oeuvres d’Isabelle Wiessler. Un temps hors du temps.

Isabelle Wiessler devant Indian Summer

Un peu plus loin, dans une ancienne boucherie qui a gardé son comptoir et ses faïences, on découvre les oeuvres de Mary Radman. Outre les bijoux ou les carnets, on peut admirer de petits tableaux qui reflètent son talent pour harmoniser les couleurs et les matières textiles. Un vrai bonheur visuel.

Les bijoux de Mary Radman exposés à l’Ancienne Boucherie Badertscher
Mary Radman

En descendant la rue, on arrive au Local 49 qui abrite les patchworks de Maryline Collioud-Robert et d’Odile Texier. Arrêtons-nous un instant sur les oeuvres de cette dernière. Ce ne sont pas à proprement parlé des broderies, mais les couleurs et les matières semblent si bien brodées ensemble qu’il est difficile de ne pas en parler! Tentures parfois petites, souvent grandes, elles donnent à nos yeux, à notre âme à la fois une porte vers la Nature et la Nature elle-même, dans sa foisonnante richesse. Même les oeuvres évoquants la sécheresse sont pleines de vie. Ou quand le textile peut offrir bien plus que la peinture ou la sculpture…

Odile Texier, Canicule
Odile Texier, Les Bières du Maître Pierre

Il y avait d’autres découvertes – les touchantes femmes de fer de Christa Lienhard, les oeuvres pleines d’esprit de Judith Mundwiler, la chaleur des tissages de Céline Ahn, et enfin une magnifique envolée de plumes réalisées en dentelle par Catherine Lambert et les dentellières suisses.

Au Théâtre du Château – Judith Mundwiler et Gabi Mett
Christa Lienhard
Cécile Ahn
Catherine Lambert et les dentellières suisses – Une envolée de plumes

La rencontre avec Catherine, dans une église qui s’assombrie avec le soir, a quelque chose de léger et de mystérieux. Ces 900 plumes qui volent vers la voûte sont toutes uniques et créent une atmosphère porteuse d’espoir. L’espoir qu’un jour on ne pose plus la question “Comment avez-vous fait ceci?” mais “Pourquoi?”. L’espoir qu’un jour les artistes textiles soient reconnus comme des artistes à part entière, porteurs d’un message universel.

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